Quoi de mieux que la gravure pour représenter ce “péché capital” ?

(pointe sèche sur cuivre, 2015)
Quoi de mieux que la gravure pour représenter ce “péché capital” ?
(pointe sèche sur cuivre, 2015)
Quelques mots d’explication sur le “carnet de dessins” :
J’ai entamé depuis quelques années un travail régulier sur le dessin, à la fois de façon classique en illustrant des thèmes récurrents, le nu ou le portrait par exemple mais aussi des figures ou des personnages plus ou moins issus de l’histoire, de la mythologie ou de mon imagination.
Le projet des “Cent vues avec Geishas” (voir ici : http://fredericrekai.com/about/) est ainsi issu de ces dessins réalisés au départ sans but précis mis à part le plaisir de dessiner.
Cette pratique régulière permet de varier les techniques, les formats, les supports mais également l’expression de certains thèmes plus aisément qu’à travers un travail pictural plus classique comme la peinture ou l’illustration. En dessinant sur le vif, d’imagination ou de façon automatique, il y’a un monde qui, petit à petit, surgit, et qui, de dessin en dessin, se développe dans de multiples directions.
Je reviendrai régulièrement sur ces dessins qui deviennent pour moi de véritables guides mais qui ne sauraient remplacer des œuvres plus “complètes”, si l’on peut dire, en peinture.
Le carnet de dessin, c’est une façon de s’exprimer en se libérant des contraintes et de la lenteur, c’est comme se libérer de la gravité, dans les deux sens du terme, le carnet de dessin c’est aussi des formats et des techniques variés. Il sera alimenté de façon récurrente autant pour le plaisir de partager que pour celui de montrer certaines étapes de construction ou études de sujets traités ensuite en peinture (ou l’inverse).
Pour illustrer mon propos, une série de dessins à l’encre ayant pour thème le nu féminin :
Ce dessin que l’on pourrait qualifier typique d’une pose d’atelier est basé sur une technique rapide à l’encre, un geste enlevé et proche de l’esquisse. Résumé à quelques traits essentiels, il reprend ce qui me semble les formes les plus évocatrices du nu. L’exemple suivant, exécuté également très rapidement, renforce de façon plus évidente la sensation qu! se dégage des formes de base (souligné par le noir pur sans ton intermédiaire. Le trait de pinceau rapide allié à l’utilisation de l’encre noire pure traduit une expression pure, brute et contrastée.
Dans le dessin qui suit j’ai respecté un certain réalisme pour accentuer la mise en scène tout en trichant avec
avec les canons classiques de l’anatomie dans le but ultime de mettre en avant l’expression. Le tout dans une mise en scène volontairement évocatrice.
Ces dessins racontent le dessin lui-même : pas de décor, pas d’histoire, pas de figure particulière mais juste des nus féminins que je qualifierais d’archétypes et qui servent le dessin. C’est en ce sens que je parlais en début de propos de plaisir de dessiner : c’est le dessin lui-même qui fait l’intérêt de l’œuvre. C’est pourquoi j’évoquerais dans un prochain article, toujours à partir de travaux personnels, le dessin à caractère narratif ou illustratif dont le propos est plus que le dessin lui-même (histoire, narration, personnages,…)
Avec la collaboration de Myriam El Kenz
Ishtar est le nom d’une déesse chez les Assyriens et les Babyloniens. Les Sumériens l’appelaient Inanna. Elle doit sa renommée à son activité culturelle et mythologique jamais égalée par une autre déesse du Moyen-Orient. À son apogée, elle était déesse de l’amour physique et de la guerre, régissait la vie et la mort. Elle semble avoir comme descendance Aphrodite en Grèce, Turan en Etrurie et Vénus Victrix à Rome. Elle a un aspect hermaphrodite (Ishtar barbata), comme beaucoup de déesses de ce type. (Source : Wikipedia)
“Produit vraisemblable d’une archaïque fusion de plusieurs divinités différentes, dont une belliqueuse et quasi virile, d’origine sémitique ; une autre, sumérienne, ultra-féminine et patronne de l’amour libre ; une troisième, plus ou moins rattachée à la planète que nous appelons toujours Vénus, la déesse Inanna (en sumérien)/Istar (en akkadien) offrait généreusement à l’imagination mythopoïétique une personnalité débordante.”
Source : J. Bottéro et S.N. Kramer, “Lorsque les dieux faisaient l’homme” (Gallimard, Bibliothèque des Histoires, 1989, P.203)
Avant le projet des “cent vues avec Geishas”, une série de Geishas déjà détournée et adaptée dans un style très épuré proche de l’esquisse.
La première Geisha de la série qui annonce toutes les autres